Traduction et notes de phil.ae © 2007
Ainsi, pendant une saison, ils se sont battus loyalement
![]() Sensibles, talentueux, débonnaires, ![]() Mais jamais ne peut se comparer la bataille de l'homme ![]()
Deux et Un
Mme Hauksbee était quelquefois charmante avec son propre sexe. Voici une histoire qui le prouve et vous pouvez la croire autant que vous voulez, si cela vous plait. Pluffles était un subalterne des « Innommables ». Il était novice, même pour un subalterne. Il était novice en tout comme un canari qui n'a pas encore ses plumes. Le pire de tout était qu'il avait trois fois plus d'argent qu'il n'était bon pour lui Papa Pluffles était un homme riche, et Pluffles était fils unique. Maman Pluffles l'adorait. Elle était juste un peu moins novice que lui, et elle croyait tout ce qu'il disait. La faiblesse de Pluffles était de ne pas croire ce que les gens disaient. Il préférait ce qu'il appelait s'en remettre à son propre jugement. Il avait aussi peu de jugement que de tenue en selle et cette préférence le jeta dans les ennuis une fois ou deux. Mais le plus gros ennui que Pluffles se fabriqua advint à Simla il y a quelques années, alors qu'il avait vingt-quatre ans. Il commença par s'en remettre à son propre jugement, comme à son habitude, et le résultat fut, après quelque temps, qu'il se trouva pieds et poings liés aux roues du 'rickshaw de Mme Reiver. Il n'y a rien de bon à propos de Mme Reiver, excepté sa toilette. Elle était fausse depuis ses cheveux lesquels avaient commencé leur vie sur la tête d'une fille britannique jusqu'aux talons de ses bottines, hauts de deux pouces et trois huitièmes. Elle n'était pas honnêtement malicieuse comme Mme Hauksbee ; elle était mauvaise de façon méthodique. Il n'y eut jamais de scandale elle n'avait pas assez d'élans généreux pour cela. Elle était l'exception confirmant la règle selon laquelle les femmes Anglo-indiennes sont en tout point aussi agréables que leurs sœurs au Pays. Elle passa sa vie à confirmer la règle. Mme Hauksbee et elle se haïssaient avec ferveur. Elles se haïssaient beaucoup trop pour s'affronter ; mais les choses qu'elles disaient chacune l'une de l'autre étaient saisissantes pour ne pas dire originales. Mme Hauksbee était honnête aussi honnête que son sourire et, excepté son amour des malices, elle aurait été la crème des femmes. Il n'y avait aucune honnêteté au sujet de Mme Reiver ; rien que de l'égoïsme. Et au début de la saison le pauvre petit Pluffles devint une proie pour elle. Elle ne ménagea pas sa peine à cette fin, et qui était Pluffles pour résister ? Il compta sur son jugement, et il fut jugé. J'ai vu le capitaine Hayes discuter avec un cheval coriace J'ai vu un cocher de tonga contraindre un poney têtu J'ai vu un setter turbulent dressé au fusil par un gardien opiniâtre Mais le dressage de Pluffles des « Innommables » était au-delà de tout ceci. Il apprit à aller chercher et à rapporter comme un chien, et à attendre de même, pour un mot de Mme Reiver. Il apprit à aller à des rendez-vous auxquels Mme Reiver n'avait aucune intention de se rendre. Il apprit à attendre avec gratitude les danses que Mme Reiver n'avait aucune intention de lui accorder. Il apprit à trembler pendant une heure et quart du côté au vent de l'Elysium pendant que Mme Reiver se préparait mentalement pour venir se promener à cheval. Il apprit à partir à la chasse au 'rickshaw, en léger costume de toile sous une pluie battante, et à marcher au côté dudit 'rickshaw après l'avoir trouvé. Il apprit ce que c'était que de se voir parler comme à un coolie et commandé comme un cuisinier. Il apprit tout ceci et beaucoup d'autres choses. Et il payait pour cet apprentissage. Peut-être, en quelque brumeux cheminement de pensée, s'imaginait-il que c'était distingué et impressionnant, que cela lui donnait un statut parmi les hommes, et que c'était tout à fait la chose à faire. Ce n'était l'affaire de personne d'avertir Pluffles qu'il était dans l'erreur. En cette saison, il faisait trop bon pour enquêter ; et s'immiscer dans la folie d'un autre homme est un travail ingrat. Le Colonel de Pluffles aurait dû lui ordonner de revenir au régiment quand il entendit de quelle façon les choses tournaient. Mais Pluffles s'était fiancé à une jeune Anglaise la dernière fois qu'il était rentré au Pays ; et, s'il y a une chose que le Colonel détestait par-dessus tout, c'était un subalterne marié. Donc il gloussa en apprenant l'éducation de Pluffles, et dit que c'était un bon entraînement pour le garçon. Mais ce ne l'était pas en fin de compte. Cela le conduirait à dépenser de l'argent au-delà de ses moyens, même s'ils étaient bons ; par-dessus tout, une éducation de cette sorte abîme un garçon moyen et fait de lui un homme de dixième ordre, de l'espèce la plus désagréable. Il était sur la mauvaise pente, et sa petite facture chez le bijoutier le laissait deviner. Alors Mme Hauksbee sauta sur l'occasion. Elle joua son jeu seule, sachant ce que les gens diraient d'elle ; mais elle joua pour une jeune fille qu'elle n'avait jamais vue. La fiancée de Pluffles devait arriver en octobre, chaperonnée par une tante, pour le mariage. Au début d'août, Mme Hauksbee découvrit qu'il était temps d'intervenir. Un homme qui chevauche beaucoup sait exactement ce que va faire un cheval juste avant qu'il ne le fasse. De la même façon, une femme de l'expérience de Mme Hauksbee sait précisément comme un garçon va se comporter en certaines circonstances notamment quand il a la tête tournée par quelqu'un de l'acabit de Mme Reiver. Elle déclara que, tôt ou tard, le petit Pluffles romprait ses fiançailles pour un rien simplement pour faire plaisir à Mme Reiver, laquelle, en retour, le garderait à ses pieds et à son service juste aussi longtemps qu'elle trouverait qu'il la mérite. Elle dit qu'elle connaissait les signes de ces choses. Si elle ne le peut pas, personne d'autre ne le peut. Alors elle se mit en campagne pour capturer Pluffles sous les canons de l'ennemi juste comme Mme Cussack-Bremmil avait emporté Bremmil sous les yeux de Mme Hauksbee. Cet affrontement particulier dura sept semaines nous l'avons appelé la Guerre des Sept Semaines et fut disputé pouce par pouce des deux côtés. Un compte-rendu détaillé remplirait un livre, et serait fatalement incomplet. Tous ceux qui sont au fait de ces choses pourront en reconstituer les détails. Ce fut un beau combat il n'en fut jamais de semblable aussi longtemps que le Jakko dura et Pluffles était le prix de la victoire. Les gens disaient des choses honteuses sur Mme Hauksbee. Ils ne savaient pas pourquoi elle jouait ce jeu. Mme Reiver combattait en partie parce que Pluffles lui était utile, mais principalement parce qu'elle haïssait Mme Hauksbee, et qu'il s'agissait surtout d'une épreuve de force entre elles. Personne ne savait ce que pensait Pluffles. Il n'avait pas beaucoup d'idées la plupart du temps, et le peu qu'il possédait le rendait vaniteux. Mme Hauksbee disait : « Le garçon doit être capturé, et la seule façon de l'attraper est de bien le traiter. » Aussi elle le traita comme un homme du monde et un homme d'expérience aussi longtemps que l'issue fut incertaine. Petit à petit Pluffles abandonna ses anciennes allégeances pour passer à l'ennemi, lequel faisait grand cas de lui. Il ne fut plus envoyé en service d'avant poste pour des 'rickshaws, ni ne lui furent attribuées des danses qui n'arrivaient jamais, ni ne continua le drainage de son viatique. Mme Hauksbee le menait au bridon, et, après le traitement subit entre les mains de Mme Reiver, il appréciait le changement. Mme Reiver l'avait dressé à ne pas parler de lui-même, mais de ses propres mérites à elle. Mme Hauksbee agit différemment, et gagna sa confiance, jusqu'à lui faire mentionner ses fiançailles avec une jeune fille au Pays, dont il parla avec emphase, dans une envolée de folie puérile. Cela se passait alors qu'il prenait le thé avec elle un après-midi, et discourrait dans ce qu'il considérait être un style gai et fascinant. Mme Hauksbee avait déjà vu une précédente génération de cette nature fleurir et fructifier, et s'affaiblir en gras capitaines et majors trapus. La différence de maturité entre eux deux était modérément estimée à vingt-trois ans. Certains hommes disaient plus. Elle commença à parler à Pluffles avec les manières d'une mère, et comme s'il y avait entre eux une différence d'âge de trois cents ans au lieu de quinze. Elle parla avec cette sorte de voix de gorge chevrotante qui a un effet consolant, même si ce qu'elle disait n'avait rien de consolant. Elle pointa du doigt la sottise excessive, pour ne pas dire la bassesse, de la conduite de Pluffles, et la petitesse de ses vues. Ensuite elle balbutia quelque chose à propos de « s'en remettre à son propre jugement, comme un homme du monde » et cela préparait la voie pour ce qu'elle voulait dire ensuite. Elle aurait encouru les foudres de Pluffles si c'était venu de n'importe quelle autre femme ; mais enrobé du style doux et roucoulant utilisé par Mme Hauksbee, cela le faisait juste se sentir mou et repentant comme s'il s'était trouvé dans une sorte d'église d'un genre supérieur. Peu à peu, très doucement et très plaisamment, elle commença à ôter toute vanité à Pluffles, comme on met à nu les baleines d'un parapluie avant de le recouvrir. Elle lui a dit ce qu'elle pensait de lui, de son jugement et de sa connaissance du monde et comment sa prestation le rendait ridicule aux yeux des autres gens et comment il avait l'intention de l'aimer si elle lui en donnait la chance. Alors elle dit que le mariage ferait de lui un homme ; Puis elle brossa un joli petit tableau Tout en rose et opale de la future Mme Pluffles traversant la vie en se fondant sur le jugement et la connaissance du monde d'un mari qui n'avait rien eu à se reprocher. Comment elle concilia ces deux déclarations, elle seule le sait. Mais la contradiction ne frappa pas Pluffles. C'était une parfaite petite homélie bien meilleure que celle d'aucun homme d'église et elle se finissait par de touchantes allusions à Papa et Maman Pluffles, et à la sagesse de choisir sa future au Pays. Ensuite elle envoya Pluffles prendre l'air, pour réfléchir à ce qu'elle avait dit. Pluffles est parti, en soufflant très fort par le nez et en se tenant très droit. Mme Hauksbee a ri. Quoique Pluffles ait prévu de faire au sujet des fiançailles, seule Mme Reiver le sait, et elle garda le secret jusqu'à la mort. J'imagine qu'elle prendrait cela pour un compliment. Lors des quelques jours suivants, Pluffles prit plaisir à beaucoup de conversations avec Mme Hauksbee. Elles menaient toutes à la même conclusion, et elles aidèrent Pluffles sur le chemin de la Vertu. Mme Hauksbee voulait le garder sous son aile jusqu'à la fin. Par conséquent elle lui déconseilla de descendre à Bombay pour se marier. « Dieu seul sait ce qui pourrait se produire en chemin ! » dit-elle, « Pluffles est maudit par le fléau de Reuben, et l'Inde n'est pas le bon endroit pour lui ! » Finalement la fiancée arriva avec sa tante, et Pluffles ayant mis de l'ordre dans ses affaires, là aussi Mme Hauksbee lui apporta son aide ils furent mariés. Mme Hauksbee poussa un soupir de soulagement quand les deux « Oui » eurent été prononcés, puis elle partit de son côté. Pluffles a suivi son conseil au sujet du retour au Pays. Il a quitté le Service et élève maintenant du bétail tacheté derrière des clôtures peintes en vert, quelque part en Angleterre. Je crois qu'il fait ceci très judicieusement. Il aurait dramatiquement échoué dans l'Inde. Pour ces raisons, si quelqu'un dit quelque chose de plus déplaisant qu'il n'est coutume sur Mme Hauksbee, racontez-lui l'histoire du Sauvetage de Pluffles. |
Notes.
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